France Culture a diffusé un reportage d’une heure autour des usages de l’eau qui, en plus de diffuser les différents points de vue a le grand mérite à nos yeux d’expliquer que la situation actuelle de l’agriculture et ses méthodes est le résultat du financement sur le terrain de la politique nationale décidée par le Vème République. Et qu’elle ne pourra donc être modifiée que si des décisions politiques sont prises nationalement puis financées sur le terrain.
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Présentation par site France Culture
» Comment faire avec moins d’eau tout en évitant les conflits d’usage ? Dans les Landes, un projet de territoire a permis d’accorder les acteurs locaux sur des objectifs communs. L’enjeu est de taille : changer de pratique tout en composant avec des choix de développement et d’aménagements hérités.
Même en France, l’eau n’est pas inépuisable. L’été dernier, 93 départements ont dû se plier à des mesures de restriction d’eau, mais la sécheresse a aussi frappé cet hiver, avec une série record de 32 jours sans précipitations. Conséquence : une situation inédite et inquiétante. Les nappes phréatiques ne se sont pas suffisamment rechargées et c’est tout le pays qui pourrait se retrouver en manque d’eau cet été.
Face au dérèglement climatique, il n’est plus possible de faire comme avant, d’artificialiser les terres, de détruire les zones humides, d’augmenter les surfaces dédiées aux cultures irriguées… Il faut considérer l’eau comme une ressource en tension.
La sobriété est d’ailleurs le premier axe du plan « Eau » du gouvernement, présenté le 30 mars dernier. Il fixe l’objectif d’une baisse des prélèvements de 10% d’ici 2030. En théorie, tout le monde est concerné, mais d’après le ministre de l’Agriculture, les agriculteurs, qui utilisent aujourd’hui 58% de l’eau douce consommée, devraient toujours disposer des mêmes volumes.
Sur qui donc porteront les efforts ? Comment seront réglés les nombreux conflits d’usages ? Qui va payer ? Et comment décliner les objectifs fixés à l’échelle d’un territoire ?
Car en matière d’eau, la situation, le type de difficultés rencontrées, le degré de tensions peuvent être très différents d’une zone à l’autre. Parfois dans un même département. Et cela, en raison des conditions géographiques, hydrogéologiques, climatiques. Mais aussi du tissu économique local et des usages dominants de l’eau – ils peuvent être industriels, agricoles, touristiques, etc.
Projet territorial
C’est dans les Landes, autour de Mont-de-Marsan, au nord-est du bassin de l’Adour, qu’a été lancé en 2015 le tout premier projet territorial de gestion de l’eau. Il concerne le bassin versant du Midour. Un territoire de près de 800 km², situé entre les Landes et le Gers, 81 communes, 29 000 habitants. Et des acteurs locaux qui se sont mis d’accord sur une soixantaine d’actions à mettre en place pour atteindre un équilibre durable entre les besoins en eau et les ressources disponibles. Des solutions pour l’avenir donc. Mais ce qui frappe aussi sur ce territoire, c’est à quel point la situation actuelle est le produit d’une histoire, à savoir de choix de développement économique, d’aménagements, de pratiques agricoles, de modèles industriels. Des décisions locales, rendues possibles le plus souvent, par des politiques publiques nationales. Celles qui ont permis des développements de filières, des budgets, des réglementations, bref tout ce qui constitue le paysage actuel. Repenser les usages de l’eau aujourd’hui, c’est donc aussi devoir faire avec tout cet héritage.
