Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique
« On se retrouve dans des situations ubuesques où des maraichers bio qui produisent des légumes de qualité pour notre alimentation directe ne peuvent pas s’installer dans certaines régions car ils n’ont pas le droit d’irriguer : l’eau est déjà réservée aux céréaliers exportateurs » explique Stéphane Rozé, référent eau à la FNAB.
Journée mondiale de l’eau : pour un pacte de la sobriété agricole.
Alors que la France se prépare à vivre une nouvelle sécheresse historique, les nappes phréatiques sont au plus bas et les pluies à venir ne permettront pas de stabiliser la situation. L’agriculture, première consommatrice d’eau, va se trouver en difficultés. Mais pour quels usages ? 71% des surfaces irriguées en France produisent des céréales dont 50% sont exportées. Comment espérer une cohabitation apaisée avec nos concitoyen-nes si l’eau agricole n’est qu’un moyen de préserver la balance commerciale, alors que l’eau potable va manquer ?
Quels usages de l’eau pour quel avenir agricole ?
Le Varenne de l’eau et du changement climatique nous a privé du nécessaire débat de société sur les enjeux liés à l’eau et aux choix qui lui sont associés. Il aurait dû rappeler la hiérarchisation des usages de l’eau. Dans l’ordre, la ressource en eau doit permettre l’accès à l’eau potable, la préservation des milieux naturels, puis la production alimentaire.
A moyen terme, pour faire baisser la pression sur l’eau, on aura besoin de toutes les solutions : augmenter la capacité des sols à retenir l’eau, utiliser des végétaux plus résistants, développer des systèmes économes en intrants, reconstituer les paysages. Les principes de l’agroécologie plébiscités comme méthode d’adaptation par le GIEC dans son dernier rapport sont par essence mis en place par les fermes bio. Sur le court terme en revanche, il est urgent de préparer l’été, sans accroître le fossé et l’incompréhension qui séparent les citoyen-nes des agriculteurs et agricultrices.
La FNAB demande que le gouvernement lance avant l’été un plan de sobriété agricole qui permette de respecter la hiérarchie des usages dans l’accès à l’eau.
La gouvernance de l’eau est défaillante [1]https://agriculture.gouv.fr/rapport-du-cgaaer-cgedd-changement-climatique-eau-et-agriculture-dici-2050
Les intérêts particuliers de certaines filières agricoles ont infiltré les instances de gouvernance de l’eau en France, pour y promouvoir une vision productiviste de l’agriculture, sans égard pour les risques qu’elle fait peser sur les autres usagers. A rebours de la transition agricole et du dialogue sociétal qu’appelle le changement climatique, le Varenne de l’eau a décidé d’une accélération des projets de stockage de l’eau. Ainsi aujourd’hui l’approvisionnement en eau potable et la vie des milieux aquatiques sont devenus la variable d’ajustement des rendements agricoles.
« On se retrouve dans des situations ubuesques où des maraichers bio qui produisent des légumes de qualité pour notre alimentation directe ne peuvent pas s’installer dans certaines régions car ils n’ont pas le droit d’irriguer : l’eau est déjà réservée aux céréaliers exportateurs » explique Stéphane Rozé, référent eau à la FNAB.
La FNAB souhaite une révision de la gouvernance avec une meilleure représentation acteurs agricoles alternatifs, dont les représentants de l’agriculture biologique font partie, et des citoyen-nes dans toutes les instances de gestion de l’eau.
Contacts presse : Stéphane Rozé 06 72 87 40 01
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Institut Momentum
Débat organisé par les Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) en collaboration avec l’Institut Momentum
Le partage de l’eau, un enjeu vital au temps de la rareté
Sécheresses, mégabassines… La question du partage de l’eau sera la grande affaire du XXIe siècle. Agriculture, alimentation, énergie, industrie, l’eau est une ressource en tension à l’heure du changement climatique. Des conflits d’usage aux nouveaux imaginaires politiques, cette table ronde abordera l’eau comme bien commun.
L’eau est à la Terre ce que le sang est aux êtres vivants. Elle compose près de 80% de notre planète bleue tout comme de notre corps humain. Depuis l’aube des temps, la vie se déploie le long des littoraux, fleuves côtiers, torrents et sources. Les réseaux hydrographiques du monde tissent une infinité de formes de vie interdépendantes. Les bassins versants rassemblent des usages multiples.
Dans le contexte actuel du changement climatique, la préservation des réserves en eau ressort comme une question vitale. Prélèvements et bassines agricoles, barrages hydroélectriques, fourniture d’eau potable, refroidissement des centrales nucléaires, les conflits d’usages de l’eau se multiplient.
Faire reconnaître les bassins versants comme des entités dont les collectivités et les habitants sont les gardiens et les responsables, voire comme des entités politiques, est une des pistes les plus prometteuses des débats actuels autour de la question de l’eau.
Un débat animé par Agnès Sinaï, directrice de l’Institut Momentum
Avec :
Agnès Ducharne, hydroclimatologue, directrice de recherche CNRS à l’UMR METIS
Anne Le Strat, docteure en géopolitique, ex-présidente d’Eau de Paris, consultante pour ONU-Habitat
Loïc Blondiaux, membre du Comité de gouvernance de l’Assemblée populaire du Rhône initiée par l’association id·eau, professeur de science politique à l’université Paris (Panthéon-Sorbonne), chercheur au Centre Européen de Sociologie et de Science Politique (CNRS/EHESS/Paris I)
Joëlle Lallemand, présidente de l’Association de Protection, d’Information et d’Etudes de l’Eau et de son Environnement (APIEEE) dans les Deux-Sèvres
Jean-Louis Couture, consultant international, agronome (Supagro Montpellier), agro-économiste (ISTOM), socio-anthropologue (EHESS) spécialisé en Gestion Sociale de l’Eau, membre de l’APIEEE
À l’Académie du climat 2 place Baudoyer 75004 Paris
Débat retransmis en direct en visio-conférence :
www.youtube.com/@jneasso9668/streams
Tout public – places limitées Jeudi 13 avril 2023 de 19 h à 21 h À l’Académie du climat 2 place Baudoyer 75004 Paris Inscription
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