« Ce que nous mangeons en ville est étroitement lié à l’histoire des transports. Si l’on s’est habitué à trouver une telle abondance toute l’année au marché, c’est grâce au transport, comme le rappelle Antoine Frémont : “Ils rendent possible cette abondance, si vous allez dans n’importe quel supermarché, dans n’importe quel marché, vous avez des produits en bon état parce que derrière, vous avez une chaîne logistique qui permet que votre fruit, votre viande, arrivent dans votre assiette sous les normes de qualité qui sont inédites par rapport à tout ce que l’humanité avait pu connaître auparavant “.
Acheminer les produits alimentaires jusqu’au cœur des villes a toujours été un véritable casse-tête et un immense défi relevé au fil du temps par l’évolution des capacités de transport. Ainsi, Jean-Pierre Williott raconte comment se passait l’approvisionnement des villes avant l’apparition des chemins de fer : “Il y a des approvisionnements qui viennent de très loin, avec des charrettes tirées par des animaux, ce qui est relativement lent, avec un réseau routier qui s’améliore progressivement mais qui peut, en fonction des saisons, être difficile à pratiquer. Et puis, les quantités qui sont transportées sont nécessairement des quantités limitées.”
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Mais alors que les transports alimentaires sont le moteur de la sécurité et de la diversité alimentaire, au moins pour les pays du Nord, quel est le prix à payer d’une table longue de milliers de kilomètres ? L’histoire des transports alimentaires nous permet d’envisager les enjeux de notre alimentation de demain. Des enjeux à relever dont est bien conscient Julien Depaeuw, dirigeant de l’entreprise de transports et logistique Depaeuw : “Le principal défi est le défi environnemental que l’on a tous à relever, au sens écologique et économique. Il faut que les deux soient compatibles. Ce qui est important, c’est de bien considérer que notre métier a une utilité, car on rend service à l’économie, mais pour rendre ce service, on est émetteur de gaz à effet de serre et on doit faire en sorte de le limiter au strict nécessaire”.
Un documentaire d’Elise Gruau, réalisé par Agnès Cathou. => écouter ici
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