«Tout comme la classe ouvrière du 19ème a porté les grandes revendications sociales, je crois qu’il faut apprendre à constituer des classes «géo-sociales» capables de porter les revendications écologiques. (..) une conscience de classe géo-sociale qui permette à chacun de comprendre qu’il entre en lutte contre d’autres classes qui sont en train de bousiller ses conditions d’existence en vivant “hors sol” par leur niveau de consommation (…)» Notre épisode cette époque (lointaine ??) => « Lisez ! » dit-il… Bruno Latour
La bibliothèque des Biaux Jardiniers de l’ancien site proposait :
Le site Bruno Latour accessible par sa page accueil ci dessous.
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Arte a mis en ligne « Penser l’écologie » une douzaine d’entretiens d’un quart d’heure de Bruno Latour avec Nicolas Truong accessibles par la photo.
France Culture remet en première ligne
- la série des Chemins de la philosophie de ce printemps, accessibles par la photo
- et plusieurs autres émissions accessibles par ces liens :
Émission L ‘expérience (août 2022)
Émission La suite dans les idées (janvier 2021)
Émission Soft Power (Février 2020)
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Une opinion sur la question du sens du progrès. Le Monde. 25 septembre 2020
Le train du progrès a-t-il des aiguillages ? Apparemment pour notre président, il s’agit d’une voie unique. Si vous n’allez pas tout droit, vous ne pouvez que « revenir en arrière », ce qui veut dire pour eux « régresser », et, comme il l’a récemment affirmé, s’éclairer à « lampe à huile ». Que cet argument soit encore considéré comme imparable au moment même où le monde brûle parce que le « train du progrès » nous a mené au désastre, a quelque chose de désespérant.
Jusqu’à quand va-t-on faire passer pour un mouvement irrésistible, les décisions prises par quelques centaines de personnes en lieu et place des millions d’autres directement concernées ? (lire la suite…)
- Êtes vous prêts à déséconomiser ? ou quelle suite donner au confinement ? AOC Magazine. 1er juin 2020
Voilà, il ne fallait pas nous donner le temps de réfléchir si longtemps ! Emportés par le développement, éblouis par les promesses de l’abondance, on s’était probablement résignés à ne plus voir les choses autrement que par le prisme de l’économie. Et puis, pendant deux mois, on nous a extrait de cette évidence, comme un poisson sorti de l’eau qui prendrait conscience que son milieu de vie n’est pas le seul. Paradoxalement, c’est le confinement qui nous a « ouvert des portes » en nous libérant de nos routines habituelles.
Du coup, c’est le déconfinement qui devient beaucoup plus douloureux ; comme un prisonnier qui aurait bénéficié d’une permission trouverait encore plus insupportable de retrouver la cellule à laquelle il avait fini par s’habituer. On attendait un grand vent de libération, mais il nous enferme à nouveau dans l’inévitable « marche de l’économie », alors que pendant deux mois les explorations du « monde d’après » n’avaient jamais été plus intenses. Tout va donc redevenir comme avant ? C’est probable, mais ce n’est pas inévitable. (Version provisoire)
- Différence entre crise sanitaire et mutation écologique. Le Monde 26 mars 2020
« La coïncidence imprévue entre un confinement général et la période du Carême peut être utilisée par ceux à qui on a demandé, par solidarité, de ne rien faire et qui se trouvent à l’arrière du front. Ce jeûne obligé, ce Ramadan laïque et républicain peut être une occasion pour eux de réfléchir sur ce qui est important et ce qui est dérisoire … Comme si l’intervention du virus pouvait servir de répétition générale pour la crise suivante, celle où la réorientation des conditions de vie va se poser à tout le monde et pour tous les détails de l’existence quotidienne qu’il va falloir apprendre à trier avec soin. Je fais l’hypothèse, comme beaucoup, que la crise sanitaire prépare, induit, incite à se préparer à la mutation climatique. Encore faut-il tester cette hypothèse. (lire la suite …)
- Pour comprendre les nouveaux cahiers de doléance – compilation de documents divers. 31 janvier 2019
« L’argument de Où atterrir? sur l’exemple des cahiers de doléance a pris une nouvelle dimension avec le « grand débat national ». La différence réside entre un recueil d’opinions individuelles débattues ou non, et la description des conditions de vie qui permettent ensuite d’exprimer une opinion. Autrement dit, l’écriture des cahiers de doléance doit précéder l’émission et le recueil d’une opinion pour l’excellente raison que après 40 and de néo-libéralisme et en pleine crise écologique, personne ne sait plus décrire où il vit, de quoi et avec qui. D’où l’intérêt d’une procédure alternative à celle du débat. » (lire la suite …)
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Une vidéo de présentation de la démarche proposée par le consortium Où atterrir? (lire la suite …)
- Nous ne vivons pas sur la même planète, un conte de Noël. Article dans AOC 20 décembre 2019
« Nous ne vivons pas sur la même planète’. C’était une expression banale. Maintenant c’est littéral. Oh non il ne s’agit pas de comparer Mars, Vénus, Jupiter avec toutes les planètes visitées par Cyrano de Bergerac ou rencontrées par les explorateurs de Star Trek. Il s’agit de la nôtre. Enfin de celle que l’on croyait nôtre et qu’on pouvait désigner comme l’unique terre.
L’histoire est assez curieuse. Dans les années 60, cette fameuse ‘planète bleue’ que l’on avait enfin photographiée depuis l’espace, elle était supposée nous mettre tous d’accord. Sa beauté, sa fragilité, sa couleur, ses nuages, tout cela devait nous unir. Il s’est produit tout le contraire. Jamais nous n’avons été moins unis, nous les humains, sur le nom, la nature, la forme, la consistance de la planète que nous prétendons habiter. « Guerre des mondes», en effet, comme du temps de Wells, mais pour de bon cette fois. Et le danger ne vient pas de Mars. » (lire la suite… )
- « Troubles dans l’engendrement » Un entretien dans la revue le Crieur N° 14 octobre 2019
« L’article sous forme d’entretien avec une anthropologue d’Amérique Latine essaie de résumer la diversité des troubles politiques actuels qui ne portent pas sur l’écologie proprement dite seulement, ni sur les questions de migration, mais sur l’ensemble des questions d’engendrement, notion qui a pour objet de critiquer et de remplacer la notion de « production ». L’intérêt de ce bref parcours, c’est que ces mêmes questions de troubles dans l’engendrement, couvre tout le spectre des positions politiques de droite comme de gauche sans oublier les extrêmes. » (lire la suite…)
- « L’Apocalypse, c’est enthousiasmant « entretien avec Jean Birnbaum 1 juin 2019 Le Monde
« »Quand vous parlez d’une crise de l’« engendrement », que voulez-vous dire ?
Je désigne la crise qui nourrit peu ou prou tous les débats politiques actuels, et que résume cette question : comment va-t-on s’y prendre pour que le monde continue ? Ces jeunes qui manifestent reprochent aux générations précédentes leur incapacité à léguer un monde vivable. Pour les gens de mon âge, qui ont connu Mai 68, c’est surprenant. Les aînés, on voulait qu’ils nous laissent la place ! Maintenant, on a des enfants qui disent : « Nous ferons nos devoirs quand vous ferez le vôtre. » Ma génération voulait accélérer et faire table rase. Eux souhaitent ralentir le temps et font appel à la responsabilité. Péguy avait une saisie prophétique de ce mouvement : le geste moderniste contre lequel il luttait, et qui consiste à aller de l’avant en ignorant les conséquences de nos actions, ce geste se trouve aujourd’hui congédié par la nouvelle génération.(lire la suite…)
- Un article récent sur Socialter
« Référence mondiale de la pensée en écologie, Bruno Latour approfondit dans le texte qui suit le concept de « classe géosociale » esquissé dans son dernier essai, Où suis-je ? (La Découverte, 2021). Le philosophe et anthropologue de la modernité dessine ainsi les contours d’une nouvelle classe écologique qu’il appelle de ses vœux, et dont la préoccupation ne serait plus de veiller à la seule production économique, mais aux conditions de reproduction de la vie. »
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