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Les coulisses des buzz bio… 1/ mais pourquoi en causer ?

Micromaraîchage … ? Permaculture… ? Agriculture urbaine… ? Forêt maraîchère… ? Agriculture durable…? Ou bien le contraire ???

  • Beaucoup de films sont projetés, souvent suivis de «débat»
  • beaucoup de discours en vidéo circulent,
  • beaucoup de stages se vendent,
  • énormément de livres s’impriment,
  • les hebdos n’y coupent pas,
  • etc…

 

La micro agriculture Bio est devenue LE sujet médiatique porteur du moment … Les Biaux Jardiniers, comme bien d’autre paysans bio, trouvent çà… étonnant.

Et parmi tous ces produits médiatiques, énormément de vent ! Les Biaux Jardiniers, comme bien d’autres paysans bio, trouvent çà … agaçant.

Les Biaux Jardiniers prennent donc le temps de diffuser ici leur bibliothèque sur quelques sujets «tendance» :

  • micro-maraîchage bio-intensif sur petite surface
  • permaculture
  • buzz et bio : le viral se répand
  • …???… (à suivre ?) en fonction de la prochaine invention de vocabulaire et de l’évolution à venir des modes médiatiques, d’autres chapitres pourront éventuellement s’ajouter.

Nos motivations…

Nos motivations à prendre le risque de froisser quelques idées (que l’on peut maintenant qualifier de «reçues») sont issues de l’actuel contexte «médiatico-idéologique» que nous, paysans Bio réels du terrain, subissons depuis plusieurs années.

Car les chalands ne manquent pas d’occasion de se faire bercer :

  • Jeunes en quête d’orientation professionnelle et de sens de vie,
  • ou quadras lassés d’une brillante carrière de cadre dans la chimie, l’informatique, la finance ou la communication,
  • etc…

 

… nombreuses sont les personnes souhaitant «vivre à la campagne sur une petite ferme». Se pose donc, et beaucoup plus crucialement encore pour la première catégorie que pour la seconde, au delà de l’acquisition des compétences agronomiques de base – voire d’un minimum d’expérience de terrain – la difficile question de l’accès au foncier. Or :

1 – les parcelles agricoles potentiellement accessibles sont rares. Celles satisfaisantes en taille et situation pédoclimatique encore plus, sont par système «trustées» pour l’agrandissement des structures voisines par les organismes de l’agriculture «officielle» (et un système d’aides agricoles PAC sur-favorisant à l’excès les fermes déjà les plus grosses). Seules restent «facilement» accessibles aux non-agriculteurs les parcelles petites, et le plus souvent celles à faible potentiel agronomique. Comme le dit le proverbe paysan bien connu «c’est pas les meilleures terres qui s’laissent !!!»

2 – l’évolution de notre société a formé des citoyens de plus en plus hors sol tant par les réalités des métiers et modes de vie que par le décalage avec l’abondance d’images et de sons disponibles concernant «la nature» «l’environnement», voire «l’agriculture dite intensive, ses pollutions et suicides». Beaucoup sont donc déconnectés du terrain. Et depuis longtemps. Alors beaucoup, partant d’un parallèle hasardeux, en arrivent à confondre (de bonne foi !) maraîchage biologique professionnel et jardinage amateur à tendance temporairement auto-suffisante. À confondre travail en agriculture sur une ferme qui produit et travail à distance avec habitat dans une maison rurale, réhabilitée, avec son petit jardin.

3 – l’histoire de la disparition du maraîchage diversifié péri-urbain dans la seconde moitié du XX ème siècle n’a pas été faite. Elle est donc peu connue du «public». Et si la société a conscience du rôle de la bétonnisation-bitumisation et / ou du lotissement de ces parcelles, peu nombreux se souviennent que ces sols, victimes de rotations intensives, étaient infesté de nombreuses maladies, virus et nématodes. Phénomène que les structures du développement agricole ont pudiquement baptisé «fatigue des sols», causée donc par la technique même du maraîchage classique intensif : le retour rapide des mêmes légumes au même endroit (qui est aussi la base du «maraîchage bio intensif sur petite surface», un des musts médiatiques actuels…). Ces terres devenaient ainsi impropres à la culture non chimique.

Tout ceci à notre avis explique en grande partie le succès médiatique des idéologies «de rêve» vendant l’idée qu’il est possible de BIEN vivre de maraîchage sur une toute toute petite surface qui amènerait des rendements énormes grâce à la méthode «bio-intensive» (bien évidemment durable !) et avec pas plus de travail humain à fournir que de capital à investir.

Ces méthodes plus ou moins new age répondraient donc au problème :

  • – «pas de terre disponible ?!?»
  • – et pourtant envie de campagne ?!?
  • … «no souci ! … je vends la méthode pour produire très gros avec très peu !» …

 

Ainsi les communicants multiplient les mots-valise porteurs de concepts fumeux rassurant les «projets» : «permaculture» ou «maraîchage bio-intensif sur petite surface» voire «forêt maraîchère dans un coin de pré»… et le rêve se vend : car trop de chalands sont dans la situation d’avoir envie/besoin d’y croire.

C’est ainsi que l’abondance de vidéos ou d’articles – parfois beaux voire poétiques, mais le plus souvent creux, et aussi généralistes que peu techniques et pas trop étayés – cache mal l’absence de chiffres fondés, mais installedes idées simplistes dans les esprits . Et ils sont nombreux tous ces écrits de média qui semblent n’être qu’une vague remise en forme du dossier de presse fourni par le vendeur de la méthode ! Et çà tourne en boucle : toujours les mêmes 25 phrases, les mêmes 6 photos, les mêmes 3 chiffres.

  • Sans contextualisation.
  • Sans distance.
  • Sans tentative d’analyse.

 

De plus dans l’actuel contexte de développement un peu plus assuré de la production agricole Bio – d’ailleurs surtout de sa commercialisation grand public – se diffuse une image hyper simplifiée de la réalité de l’Agriculture Biologique.

  • Accompagnant son développement sur le terrain, sa structuration a créé un assez gros secteur para-agricole, qui, comme toute structure, a ses logiques propres de fonctionnement ; parmi lesquelles la nécessité de maintenir les «postes», donc d’aller là où sont les financements potentiels.

 

  • Accompagnant la multiplication des cursus scolaires «sur l’environnement», se multiplient les offres de week-end de «formation» vaguement newage autour de «la nature» proposés par des diplômés tentant une carrière dans l’animation, et créant ainsi leur propre emploi.

 

  • Accompagnant l’assez récente banalisation de la Bio dans l’esprit du public, s’est alors développé un gros secteur associatif dit «citoyen» qui attire notamment beaucoup de ces retraités qui après une pleine carrière consacrée à un travail parfois subi, ou au «développement» conventionnel des agricultures française ou de pays «du Sud», des techniques et systèmes professionnels, sociaux, etc… de l’agriculture conventionnelle, «militent», voire tentent de se refaire une jeunesse, de garder une fonction pédagogique – ou un «pouvoir» disent quelques mauvais esprits – (ou se passionnent : «enfin libre !») – dans la définition, la gestion et la promotion de ce qui serait, selon eux d’après leurs dernières lectures, une transition écologique, une agriculture locale (!?) libérée de la propriété (comme du système financier !), un commerce équitable, etc… eux qui ont passé leur vie active rémunérée à faire tout autre chose, voire tout le contraire !

 

Bref, tout ceci :

  • para-agricole «idéologisant» et développement personnel,
  • émissions TV à pseudo-scandales et films en mode affectif,
  • stage permacole en forêt-maraîchère et confiture de reconnexion à la «nature»,
  • montagnes de livres de jardinage et surproduction de vidéos
  • etc…

en arrive à rendre inaccessibles les informations paysannes précises, c’est à dire :

  • les enquêtes «autogérées» issues du terrain paysan réel lui-même,
  • les analyses menées par nos techniciens de terrain à partir des données de professionnels expérimentés
  • les études qui n’ont rien à vendre mais expliquent seulement la réalité paysanne de la terre à partir de pratiques agricoles réelles, multiples, enquêtées et suivies dans le temps.

 

Tous travaux de terrain qui ne font pas le buzz, issus des données enregistrées par des travailleurs vivant de la seule vente de leur production agricole et non de stages. Buzz qui n’est d’ailleurs ni leur objectif ni leur vocation. Et d’ailleurs ne serait pas à portée de leurs moyens, puisqu’ils n’ont rien à vendre avec pour financer les vidéastes.

Et c’est ainsi que se multiplient, au delà des idées simplistes reçues, les «installations maraîchères» dans des conditions parfaitement aléatoires (contextes pédoclimatiques «difficiles» et quasi absence de matériel, donc conditions de travail insupportables sur la durée) aboutissant à des échecs bien évidemment économiques, mais surtout humains (donc des blessures personnelles profondes, des séparations, etc…). Des installations qui souvent ne durent que le temps de consommer et ne plus être dans l’obligation de rembourser à l’état la (les) DJA (et autres aides financières publiques obtenues). Puis vient le temps de chercher – dans la douleur souvent – un autre travail : pour avoir un revenu.

Ce qui, c’est la loi du commerce et de la comm’, n’enlève rien au revenu ou à l’aura médiatique des vendeurs de méthode miracle…

Nos sentiments

Les Biaux Jardiniers, comme ceux de leurs collègues professionnels Bio de terrain qui osent froisser l’air du temps (et il y en a !) en contestant la validité de ces buzz

  • ne développent aucune jalousie face à leur succès (médiatique),
  • sont agacés par ces idéologies vagues qui déconsidèrent leur métier et les compétences nécessaires à le pratiquer avec succès en paysan réel,
  • sont attristés par toutes ces «situations-galères» qu’ils peuvent croiser chez ceux qui tentent sur le terrain d’imiter leurs lectures à la mode,
  • sont révoltés par ce système médiatique qui profite à les encourager… de loin (au chaud du profit généré).

Nos moyens…

Comme partout ailleurs sur ce site, nos moyens ne sont que la diffusion (gratuite) d’informations validées sur le terrain paysan ET sur la durée. Dans l’optique d’apporter

  • des connaissances précises à chacun
  • donc de la compréhension à tous.

 

Dans le but de permettre de potentielles compétences supplémentaires au visiteur de notre site (qu’en ceci nous remercions de sa visite !).

Nous en souhaitons bonne lecture (parfois facilitée par l’utilisation d’un crayon et / ou d’une petite calculette. Et par une calme prise de distance).

*

… issus de notre pratique

Photo du jardin : légumes, bandes fleuries, tunnels, bocage, grands arbres, engrais verts, etc...

* * * *

Notre base de connaissances

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