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« À la mode de chez nous » : la planteuse verte

Un achat inopiné

« Allo ? Matthieu ! Dis donc, je suis à une vente aux enchères, là, et j’y comprends rien : y’a personne qui veut acheter une planteuse et puis un semoir, et une laveuse à poireau, çà semble du super matériel, et pas cher puisque c’est au prix de retrait, mais j’y connais pas grand chose,

photo de la planteuse automatique attelée au tracteur Kubota

çà a l’air d’être du vraiment gros matériel, mais peut-être çà pourrait quand même te convenir… ch’uis pas sûr… Tu veux que je les achète pour toi ? » Le Biau Jardinier a eu deux minutes pour se décider à distance.

Remise en état

Et puis ensuite, il lui est resté quelques semaines d’hiver pour y consacrer de temps en temps quelques heures d’atelier, en commençant par arriver à comprendre comment marche le monstre. Monstre conçu pour, dans le seul et même passage,

  • poser le film de paillage,
  • y repiquer 4 rangs de légumes, grâce à des bêches (travaillant dans un mouvement vertical)
  • déposés par une seule personne.

photo de Matthieu apprivoisant le montage de la planteuse pour l'adapter à ses besoins

La remise en état a été une petite aventure, parce que des pièces, des trucs et des machins, il y en a tout partout et dans tous les sens (des courroies, des chaînes, des bêches, des pignons, des freins, des tuyaux, etc…) et çà marche avec un peu tout : de l’air comprimé, de l’huile, des chaînes, des pattes articulées, des courroies trapézoïdales, des courroies plates, etc…). Le Biau Jardinier avait réussi à obtenir le manuel d’entretien, ce qui lui a bien facilité la tâche, ainsi que la commande des quelques pièces nécessaires pour remettre l’engin en bon état de fonctionnement après son séjour un peu trop long en plein air… Il a aussi bénéficié de l’aide de maraîchers voisins , qui ont eu la gentillesse de lui faire part à domicile de leur expérience de cette machine « made in Italy ». (merci Christophe !)

photo de Matthieu en bleu commençant à démonter la planteuse

Modification en 3 rangs

Puis le Biau Jardinier a modifié le monstre pour l’adapter à ses besoins, ce qui a principalement consisté à supprimer un des éléments planteurs : en effet, et contrairement aux partisans du maraîchage intensif sur petites surfaces à succès médiatique, le Biau Jardinier fait le choix de ne pas planter serré, de façon à favoriser l’aération des plantes, et donc leur santé, au détriment des risques de maladies. Donc trois rangs seulement par planche, au lieu des quatre possibles avec cette machine.

photo de Matthieu penché dans la planteuse pour supprimer 1 élément

L’élément « de trop » a été démonté, et soigneusement rangé avec la quincaillerie : il servira probablement un jour ou l’autre de service après-vente !

photo de la planteuse modifiée en cours de remontage

Et quelques semaines plus tard, est arrivé le moment crucial : le test « au champ »… en vraie grandeur… puisque c’était le moment de dé-confiner l’oignon.

photo des caisses de mottes d'oignon au bon stade pour plantation

L’oignon, les Biaux Jardiniers en cultivent

  • trois variétés pour l’été / automne
  • et trois variétés pour l’automne / hiver,

 

facilement repérables entre caisses rouges, bleues, grises, beiges, avec ou sans scotch orange sur une poignée…

photo au jardin de la remorque chargée des caisses de mottes d'oignon à planter

Pas loin de 20 000 mottes, c’est vrai que vaut le coup d’essayer de mécaniser… et d’ainsi éliminer pas mal d’heures de postures de travail torturantes ! La planteuse ne se contente pas de… planter : elle déroule et fixe le film de paillage.

Premier apprentissage

Alors pour l’apprentissage, il faut non seulement fignoler les réglages qui concernent la distribution et la plantation des mottes, mais aussi, en plus, tout ce qui concerne la pose du paillage…

photo de Matthieu au jardin en plein réglages accroupi sous la planteuse

… sachant bien sûr qu’une modification à un endroit a aussi des conséquences un peu plus loin. Il y a eu une bonne période de tâtonnements, de prise en main, observations, réflexion voire agacement, contrôles et vérifications, etc…

photo des 2 planteurs et du conducteur Matthieu surveillant au sol le résultat des réglages

Mais l’obstination est une des vertus nécessaires à la pratique paysanne Bio… et «çà a fini par se faire». Au fur et à mesure que l’équipe plantation «montait en compétences» et affinait les réglages, il y avait de moins en moins de «reprises» à faire, et il devenait possible de ne planter qu’à trois : premier objectif atteint ! [1]en attendant de maitriser assez le monstre pour arriver à ne planter qu’à deux au total

photo de la plantation en cours sous joli ciel bleu

Alors l’équipe « pose des toiles contre les adventices dans les allées » a pu se mettre en chantier «en même temps».

photo de l'équipe qui déroule et agrafe les toiles d'allée entre les planches plantées

Ça fait de l’activité dans tout le jardin !

vue d'ensemble du carré d'oignon et 4 travailleurs bien occupés sur fond de haie bocagère

Comme quoi il peut y avoir des situations paysannes où la machine permet de diminuer la pénibilité du travail. Car c’est bien notre souhait :  « le travail de la terre… ET en limitant du mieux possible les atteintes au corps du travailleur. »

Vidéo

Plantation mécanique

Culture en 2 rangs

En même temps que nous apprivoisions progressivement la planteuse verte, nous avons mené plusieurs années d’essais (différents paillages, plusieurs densités sur le rang, etc…) qui nous ont démontré que les meilleurs résultats étaient obtenus – dans nos actuelles conditions pédoclimatiques de Bresse – pour des plantations sur 2 rangs

photo de Vivien seul à la planteuse Matthieu au tracteur pas loin d'une bande fleurie

que nous réalisons rapidement et sans peine grâce à cette grosse machine verte. Car effectivement, cette planteuse… plante (et oui, merveille de la technologie moderne !) mais « en même temps »

  • elle transporte un gros stock de caisses de mottes (en haut)
  • elle déroule et installe « en même temps » le film de paillage (à gauche)
  • elle met en terre les plants par une chaîne de bêches verticales (au milieu, jaune)
  • transport et séparation des mottes pressées se font par un tapis (à droite gris)
  • grâce, quel que soit le nombre de rangs, à un seul Biau Jardinier installé confortablement sur la plateforme basse (à droite)

photo descriptive de la planteuse Hortec prête à travailler

Et toujours la main de l’homme-e

Comme détaillé dans le roman-photo ci-dessous, la main de l’homme-e est bien évidemment au centre de l’action ! Et la pelle au commencement comme à la fin…

Tenir le film de paillage en début de planche lors du démarrage,

photo de Vivien accroupi au sol maintenant de loin le film avec une pelle pour démarrer

et le lester avec de la terre.

photo de Vivien pelletant assez de terre pour retenir le paillage

Prendre les rangées de plants à la main

photo de la prise des mottes par Vivien debout droit sur le support prévu

les poser sur un des tapis distributeur

photo de Vivien posant délicatement les rangées de mottes sur chaque tapis

La suite consiste pour le travail à économiser son temps en laissant la machine dérouler le paillage, à économiser son dos, ses genoux, son bassin, etc… en laissant les bêches se pencher elles au sol, percer précisément, le paillage, déposer délicatement les mottes au frais en terre.

photo de la chaine de bêches descendant et plantant les mottes en place

Et on continue ainsi

photo d'ensemble de la plantation d'oignon en cours alimentée par Vivien

avec la responsabilité du suivi / ajustement de la position exacte de la planteuse depuis la conduite du tracteur.

photo du tandem Matthieu-tracteur Vivien-planteuse en plein boulot

Hélas souvent donc dans la destructrice position du tractoriste-maraîcher :

photo de Matthieu au volant du tracteur et devant regarder très souvent complètement derrière

en torsion.

photo de Matthieu en torsion malgré le siège de tracteur tourné

Et au bout de la planche, on coupe le paillage, on l’enterre, avant de recommencer tranquillement.

photo de Vivien courbé sur la terre pour couper le paillage depuis sa plateforme

Si il y a quelque chose qui coûte vraiment pas cher – mais uniquement si on la trouve à très (TRÈS) bas prix – et fait gagner beaucoup (BEAUCOUP) de confort et temps de travail, c’est bien une planteuse verte !

*

Pour mieux connaître comment nous menons nos cultures d’oignon, on peut aller y voir par ici.

* * *

Notre série « À la mode de chez nous » actuellement 6 saisons disponibles en replay !

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References
1 en attendant de maitriser assez le monstre pour arriver à ne planter qu’à deux au total
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