D’après certains, le «must», c’est d’utiliser la claytone de Cuba à double fin, par division : les feuilles en recette crue, les tiges en recette cuite.
La claytone se mange surtout crue en salade. C’est ainsi que sa consistance succulente est le mieux valorisée. Il suffit de la couper, sans rien en retrancher, en petits tronçons : feuilles et tiges se consomment avec autant de plaisir. On peut faire une sauce un peu relevée, comme une sauce douce avec vinaigre de cidre et levure maltée.
La claytone peut aussi se rajouter à une purée pomme de terre, mais seulement en fin de cuisson, avant de les mouliner (à la main, c’est ainsi que la pomme de terre ne sera pas collante) pour en faire une de ces belles purées vertes.
Fin XIX ème sciècle, messieurs Pailleux (membre de la société d’acclimatation) et Bois (de la chaire du muséum d’histoire naturelle) font paraître leur livre «Le Potager d’un curieux» sous titré : histoire, culture et usages de 200 plantes comestibles peu connues ou inconnues. Il y a eu une réédition en fac-similé de cet ouvrage aux éditions Jeanne Laffite, de Marseille en 1993.
Citation :
« Nous avons cultivé la claytone pour avoir le droit d’exprimer sur son compte une opinion personnelle. …elle a été rapportée par Mr de Humboldt en 1804 et donnée au jardin des plantes, où elle s’est presque acclimatée puisqu’elle y lève toute seule en plusieurs endroits. Elle avait été considérée jusqu’ici comme une plante inutile, ou plutôt, on avait négligé de l’examiner, quoique sa succulence et sa tendreté eussent dû la faire soupçonner d’être bonne à manger, d’autant plus qu’elle appartient à la famille innocente des pourpiers. Néanmoins, depuis vingt six ans que les botanistes l’avaient vue reparaître à chaque printemps, l’idée ne leur en était pas venue de la soumettre à aucune expérience. Il est vrai que l’utilité des plantes ne les intéresse guère; leur science se borne à en compter et en mesurer les parties. Heureusement il y a aussi des hommes qui examinent les plantes sous d’autres rapports, qui cherchent à les appliquer à nos besoins, sans toutefois négliger la science un peu aride des botanistes. De ce nombre est Mr Madiot, directeur de la pépinière de naturalisation du département du Rhone, à Lyon. Il a expérimenté que la claytone à feuilles perfoliées est bonne à manger crue en salade, et, cuite, comme les épinards, sous un fricandeau »
Comme quoi ce genre de critique des hommes de sciences par les hommes de terrain n’est pas une nouveauté !
La claytone est de la famille des portulacées.
Son nom botanique est Claytonia perfoliata. Elle est connue aussi sous le nom de pourpier d’hiver.
On connaît d’autres pourpiers :
Les diététiciens contemporains conseillent la claytone pour sa richesse en oméga 3.
Le semis est particulièrement délicat puisque la graine est minuscule : 2500 au gramme !
Mieux vaut avoir la main légère ! Ou un bon semoir : les chanceux qui possèdent un semoir «Pourey» (du nom de son inventeur et fabricant, ancien maraîcher du chalonnais spécialisé en radis) ont la petite plaque de distribution adaptée à ce calibre de graine et s’en sortent pas mal du tout, et avec très peu de moyens.
Nous cultivons la claytone de Cuba sous tunnel pour une récolte échelonnée sur tout l’hiver.
La claytone pousse en petits bouquets, chaque feuille au bout d’une tige, laquelle n’est pas filandreuse. Nous la récoltons soit coupée par le pied, soit en coupe renouvelée, liée en bottes.
Puis quand arrive la fin de l’hiver, la claytone monte : la tige devient plus filandreuse, ses fleurs sont blanches et sortent au centre de feuilles en forme d’entonnoirs. C’est une très jolie plante.
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Diversité et saisonnalité, c’est possible ! Le climat tempéré bressan et les savoirs-faire paysans proposent une gamme variée de légumes certifiés chaque mois. Toute l’année !
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