Site d’informations
agricoles et culinaires

S'abonner
à la lettre d'info

Pour découvrir la ferme
et vous abonner à nos paniers :

Biaujardindegrannod.fr

Poireau

Légume fiable au jardin hors froids exceptionnels, le poireau y trône de l’automne au début du printemps. Tête bleu-vert tranchant sur son long corps blanc, il est l’incontournable compagnon hivernal de notre alimentation, plat principal comme accompagnement, chaud ou froid.

Mois de disponibilité : 

À la cuisine

À la cuisine

Point de vue syndical

Le poireau est cultivé à très grande échelle sur de grosses exploitations spécialisées : très grandes parcelles, mécanisation complète de la culture comme de la récolte, fertilisation intense, rendement conséquent, économie de main d’œuvre… le prix de revient en est donc assez bas, beaucoup plus bas qu’en maraîchage diversifié.

Et une fois récolté, le poireau n’est pas encore en état de rejoindre le panier du mangeur de légumes, puisque le producteur doit encore le rendre présentable :

  • couper les racines pleines de terre
  • couper les feuilles vertes trop longues
  • éplucher les feuilles extérieures abîmées par l’hiver
  • écarter les «vilains» et autres trop tordus
  • et bien sûr laver le poireau.

 

Et pour faire toute cette dernière opération, il y a le choix entre :

  1. la préparation manuelle qui demande énormément de temps de travail
  2. et la préparation mécanique qui demande un gros investissement (matériel + surface de bâtiment)

Exercice de calcul syndical. Sachant que…

  • par définition, le consommateur final ne connaît ni la technique de production ni ses conséquences sur le prix de revient
  • par système, sa seule manière d’appréhender le prix lors d’un achat est donc la seule comparaison immédiate de la seule étiquette
  • par civilisation le contexte commercial est libéral,

résoudre l’équation du problème :

… combien, pour être rémunéré de son travail, le paysan doit il vendre le poireau bio de maraîcher Bio bressan diversifié ?
… combien l’acheteur accepte-t-il de payer le poireau Bio de maraîcher Bio bressan diversifié ?

photo d'épluchage manuel du poireau avec les polaires rouges

Conclusion : les Biaux Jardiniers ont un peu de mal à se rémunérer décemment des heures de travail poireau… ils font pourtant pas mal d’efforts…

phot de poireau épluché lavé en cagette

Salade et bouillon…

… le grand classique. On cuit les poireaux à l’eau filtrée. On fait une vinaigrette, assez relevée, pour manger les poireaux en salade tiède. On condimente l’eau de cuisson à son goût pour la boire en bouillon. Le bouillon peut se transformer en soupe si on y a versé des flocons de céréale.

Gratin tout végétal

On coupe finement 2 poireaux pour les faire fondre à feu doux 10 minutes dans une poêle. Pendant ce temps, on fait cuire 1.5 verre de pil-pil dans 2.5 fois son volume d’eau. Cuisson du pil-pil :

  • cuisson type 1 : quand l’eau bout, on met le boulghour et on laisse la cuisson continuer 5 minutes;
  • cuisson type 2 : quand l’eau bout on met le boulghour, on couvre, on éteint, on attend 20 minutes;
  • cuisson type 3 : on met le pil pil dans un bol, on verse dessus le même volume d’eau portée à ébulition puis salée, on couvre et laisse gonfler 10 minutes.

Pendant la cuisson du pil-pil, on fait une béchamel avec 2 cuillères d’huile d’olive, une de farine et 1/3 de litre de lait végétal. On mélange les poireaux à la béchamel. Dans un plat huilé, on étale le boulghour, puis le poireau à la béchamel puis on rape du comté. Cuisson 20 minutes au four. En fin de cuisson, on peut parsemer sur le dessus des flocons de levure.

Tarte

  • Couper finement les poireaux (plus fin le vert que le blanc) et cuire sans gras à l’étouffée jusqu’à ce qu’ils soient tendres.
  • Faire une pâte à tarte.
  • On y écrase sur le fond 1 fromage de chèvre (les amapiens chanceux se régaleront avec ceux de Yves François 69 420 Tupin et Semons).
  • On y étale un mélange homogène fait de 175 ml de lait végétal, une cuillère à soupe de moutarde, 1 cuillère à café de curry, du sel.
  • Mettre les poireaux cuits et égouttés.

45 minutes au four à 180°

Oeuf cocotte aux herbes

pour 4, on utilise 2 poireaux lavés, émincés en très fines lanières, cuisson 3 minutes au cuit vapeur.

  • On en garnit 4 ramequins,
  • on y casse un œuf (de poule, bio).
  • On ajoute une c à c de crème fraîche (de vache, bio), une pincée de graine de fenouil ou de cumin réduite en poudre, et un petit peu de comté râpé. Assaisonnement.

Cuisson 4 minutes au cuit vapeur (pas trop : blanc pris, jaune coulant).

Au jambon

C’est la même recette que l’endive au jambon béchamel, avec du poireau précuit 15 / 20 minutes à la vapeur.

Dans les livres

Dans les livres

Le poireau est de la famille des alliacées, où il se trouve en compagnie de notamment ail, oignon, échalote, ciboulette, etc… C’est une plante bisannuelle : la fleur, puis donc la graine, n’initie sa formation que après l’hiver qui en suit la culture.

Ci-dessous photo de poireau porte graine de semence paysanne d’une variété cultivée par Gérard et Violaine au Champ des Hérissons dans le Maine et Loire.

phot de fleur de poireau en cours de maturation des graines

L’adaptation que nous en réalisons en Bresse semble bien se dérouler pour l’instant.

photo d'un carré de poireau population sous la neige bressane

Au jardin

Au jardin

La culture du poireau s’étale sur un temps très long : un peu plus d’une année entre le semis de la graine et la récolte du dernier poireau d’hiver ! La graine est semée en motte en début de printemps. Quelques semaines plus tard, la motte est repiquée en pépinière pour produire les plants. Les plants sont arrachés en début d’été et préparés pour être plantés en terre. La récolte est échelonnée tout l’hiver, les dernières récoltes des variétés les plus tardives se prolongent jusqu’au début du printemps.

Production du plant

Plusieurs possibilités concernant l’approvisionnement du jardin en plant de poireau.

  1. Il est possible d’acheter le plant «prêt à l’emploi» par l’intermédiaire de semenciers ayant diversifié leur offre commerciale en fourniture de plants, parfois même importés.
  2. Quelques fournisseurs aussi distribuent du plant qu’ils ont commandés auprès de certains producteurs spécialisés de grandes régions de culture maraîchère ou légumière, qui ont trouvé là une possibilité de diversification de leur production. Nous nous fournissons auprès d’eux pour certaines variétés.
  3. Les Biaux Jardiniers essaient aussi de «relocaliser» ce qu’il est possible, donc de produire eux-mêmes une partie de leur plant dans leur pépinière, à partir de mottes soit auto-produites soit actuellement semées par Vincent leur fournisseur de plant spécialisé 100% plant bio (grand merci à lui !). Ce qui laisse une complète liberté de choix des variétés (merci Vincent !) et apporte aux plants une potentielle meilleure adaptation au milieu dans lequel ils devront se développer. Les caisses de mottes sont donc dans un premier temps acclimatées dans notre serre à plants. C’est la solution nettement la plus coûteuse.

photo des caisses de mottes acclimatées dans notre serre solaire

Pépinière

Les planches de pépinière de poireau étaient couvertes par un engrais vert hiverné pour protéger le sol de l’érosion et des lessivages durant tout la saison froide. Elles sont préparées en début de saison (incorporation de l’engrais vert après broyage, itinéraire technique habituel du travail en planche permanente). Selon les années,la rotation, les quantités prévues, la pépionière peut être cultuivée dnas le carré de poireau

photo des mottes posées en ligne pour la pépinière

Les mottes sont plantées manuellement dans les planches de pépinière.

photo de la plantation des mottes de poireau en pépinière

Si besoin, un nouvel engrais vert à pousse rapide peut être semé sur les autres planches du carré, de façon à valoriser au maximum par l’énergie solaire et la photosynthèse cette période disponible.

photo de la pépinière de poireau en cours d'arrosage

Protection de la pépinière

Concernant la pépinière, il faut pouvoir la protéger de la mouche mineuse Phytomiza gymnostoma, parasite qui peut faire d’énormes ravages. Les Biaux Jardiniers utilisent dans ce but divers types de filets à mailles plus ou moins grosses, et à effet thermique plus ou moins prononcé. Ils sont posés sur des arceaux dans le but d’éviter les piqûres de nutrition ou que le parasite n’arrive à introduire son ovipositeur pour pondre à travers les mailles. Les Biaux Jardiniers installent donc les arceaux le plus souvent dès après plantation de la pépinière puisqu’il faut à cette période faire face soit à l’excès de froid, soit aux premier vols de mouche mineuse.

Le filet est amené à pied d’œuvre avec l’aide du dérouleur bricolé d’origine locale.

photo du filet tissé anti-insectes en cours de déroulage sur arceaux

Puis les filets sont installés, lestés.

photo ensoleillée des filets posés sur petits arceaux

L’enjeu est de pouvoir couvrir efficacement la pépinière de cette barrière physique pendant les périodes de vol de l’adulte empêchant ainsi le parasite de piquer le poireau pour se nourrir ou y pondre.

photo des tunnels couverts du filet lesté de terre sur l'allée

Entretien de la pépinière

Les Biaux Jardiniers font l’entretien de la pépinière avec de petits outils manuels, par alternance de binages et de mini-buttages.

photo des très jeunes plants de poireau binés et buttés

Pour limiter le nombre de binages manuels nécessaires à l’entretien de la pépinière, les allées permanentes peuvent être couvertes d’une toile de paillage, puisque, c’est la «logique planches permanentes» rien ne sert d’ameublir et faire nitrifier des bandes de terre dont le rôle est de se faire tasser par des roues de tracteur ou des pieds de Biaux Jardiniers !

photo de la ,pépinière filet d"bâché pour installer les toiles d'allées

À force de temps, et d’entretien manuel, les plants grandissent et forcissent. À noter que l’engrais vert, à gauche, cette année là à base de sarrasin, s’est joliment développé ! La bande fleurie, à droite, aussi !

photo de la pépinière longée par un sarasin engrais vert et une bande fleurie

En prévision de la plantation de poireau, l’engrais vert est incorporé quelques semaines en avance,

photo de la pépi nière en développement à côté de planches dont l'engrais vert est déchaumé

avec notamment un passage de butteuse.

photo de la pépinière voisinant des planches buttées

L’entretien de la pépinière se prolonge tant que les plants n’ont pas le calibre suffisant.

photo de la bande fleurie de coquelicot, escholtzia souci accompagnant la pépinière

La préparation des planches pour la plantation de poireau continue elle aussi : ameublissement de tout le profil de la planche de culture avec le cultibutte, faux semis pour détruire préventivement les herbes adventices, etc…

Préparation du plant

La pépinière de poireau est arrachée, les plants sont «habillés» pour être plantés un à un.

photo de l'arrachage de pépinière de poireau

Habillage manuel des poireaux avant plantation

photo de l'habillage manuel des plants un à un avant plantation

Ça produit du «déchet»… pas mal de «déchet»… biodégradable…

photo d'un palox plein de feuilles et racines des plants de poireau habillés

… feuilles et racines de plant de poireau habillé…çà compostera !

Les différentes variétés sont rangées dans des cagettes de différentes couleurs : ce serait dommage de risquer de les mélanger et de ne pas pouvoir tirer de leçon de ce qui sera observé pendant la saison de culture et au moment de la récolte…

photo des plants de poireau raccourcis des feuilles et racines stockés avant plantation

Les plants prêts pour le repiquage sont stockés au frais au fur et à mesure en attente de plantation.

Plantation au champ

La plantation du poireau est mécanisée.

photo de plantation mécanique à 3 personnes

Elle se fait avec une vieille machine plus que quinquagénaire… qui a travaillé trente ans chez nous, et toujours pas en retraite ! Elle mobilise trois personnes : celle qui conduit le tracteur, et deux autres qui mettent les plants un à un

vue des planteurs se servant dans les caisses de plants

dans chacune des pinces des distributeurs qui, en tournant avec l’avancement, les posent en fond du sillon ouvert par le soc planteur.

photo des Biaux Jardiniers assises courbées sur la planteuse

Selon les conditions climatiques de l’année, les équipement mobilisés peuvent etre différents…

photo d'une plantation très pluvoieuse à l'abri d'un parasol de marché embarqué sur la planteuse

Les roues tasseuses de la planteuse bornent les plants pour favoriser un bon contact terre / racines.

photo des roues tasseuses en action dans le sillon sur les plants

C’est le genre d’opération qui dure : alors on commence la plantation par un côté du carré, bien sûr souvent au bord d’une bande fleurie

photo d'un début de plantation à coté d'une bande fleurie

et puis on s’obstine… on s’obstine…

vue de la longueur de plantation

La plantation de poireau, çà dure, çà dure…

vue du carré de poireau

vue en enfilade d'une planche en cours de plantation

On ne fait pas forcément toute la plantation le même jour, d’autant plus en année de restriction d’arrosage, et l’équipe planteuse ou tractoriste peut changer !

vue d'ensemeble du carré en cours de plantation

Mais en année humide, la plantation peut aussi être interrompue à l’initiative de la météo !

vue de plantation galère sous le parapluie de marché près des flaques

Mais à force d’obstination, on en arrive toujours à l’autre bout… c’est à dire… éventuellement… près de l’autre bande fleurie pour auxiliaires. Youpi !

photo d'un carré de poireau longé par une bande fleurie à base de souci et bourrache

Dans tous les cas, c’est assez long, car pour avoir le temps de mettre la densité de plants voulue, il faut avancer en vitesse «rampante» : environ 200 mètres à l’heure.

vue du compteur du tracteur à 200 mètres à l'heure

Alors du coté des planteur(e)s, c’est confort, mais attentif et répétitif… Du côté tractoriste, c’est confort aussi… mais genre «hyper statique»… alors l’ennui règne !

photo de Matthieu les 2 coudes sur le volant de tracteur

Et parce que à 0.2 km/heure, les risques d’accident brutal sont assez faibles, alors, pour éviter l’ankylose, on adapte les positions… avec cependant l’attention en éveil parce que de temps en temps, l’équipe plantation envoie de brèves consignes rectificatives, du genre «stop!» ou «remonte!» ou «baisse un peu !», et il y a toujours le point d’exclamation au bout !! Le conducteur doit être réactif !!!

photo de Matthieu en position relax jambe tendue

Sinon, on peut même se lancer, parallèlement à la conduite, (et puisque si il existe bien un Code de la Route et un Code Rural, il n’existe pas de code du jardin, alors y règne une absence totale de radar pylone) dans quelque activité complémentaire type sms avec les collègues… qui, pour certains, sont eux aussi en repiquage de poireau ! Et se désennuient en envoyant un sms, une photo, une vidéo… aux collègues… Ça remonte le moral…

photo de Matthieu échangeant au téléphone avec les collègues des photos de plantation de poireau

Les Biaux Jardiniers planteurs profitent depuis 2022 d’une confortable posture de travail apportée par un investissement dans l’ergonomie d’une nouvelle planteuse. Article de présentation en cliquant sur sa photo ci dessous.

photo de la nouvelle planteuse à la posture de travail bien confortable

photo des planteurs le dos bien droit

Entretien

Contre la sécheresse

Sitôt la plantation, commencent les arrosages.

photo d'arrosage sitôt plantation terminée

qui peuvent en cette saison être assurés pour partie par des orages… parfois…

photo de gros ciel noir d'orage sur carré de poireau bientôt arrosé par le ciel

Le binage doit alors au plus vite ameublir le sol qui a été tassé en surface par la violence des gouttes d’eau.

photo de terre battue par les gouttes

Même avec un sol bien pourvu en matières végétales, il risque la battance lors de la reprise

photo de la surface du sol tassée par l'orage

Problème que n’apporte pas l’arrosage des Biaux Jardiniers qui utilisent des asperseurs à bas débit, donc à fines gouttes. Mais le premier binage ne doit pas tarder, parce que : si les plants ont bien repris, c’est qu’ils ont été bien arrosés… c’est donc que les arrosages ont aussi… fait lever des graines d’herbes adventices.

Étrille et bineuses

C’est l’intérêt des plantations «en creux» : le premier binage entre rangs, en y faisant descendre la terre, «couvre» les plantules d’adventices levées sur le rang lui-même,

vue de près des poireaux au fond d'un sillon de terre meuble

sans nécessiter d’outil qui, en travaillant très près du poireau risquerait d’affaiblir trop les jeunes plants encore en cours de reprise depuis peu de jours, donc au système racinaire fragile.

photo du premier passage de bineuse guidée

Les passages d’entretien de la culture continuent, tous les 8 à 10 jours environ, en alternant plusieurs outils différents en fonction de l’objectif recherché et bien sûr, des conditions météo.

photo d'un carré de poireau jeune et sans adventice

Les Biaux Jardiniers disposent donc de plusieurs outils puisqu’il faut pouvoir faire face aux différentes situations au fur et à mesure de la culture :

  • binage très superficiel et en plein au plus tôt après plantation avec la herse étrille en conditions séchantes, et ensuite tant que les poireaux sont en début de végétation, de façon à détruire les levées d’adventices sur toute la largeur de la planche permanente donc entre les rangs en même temps que SUR le rang lui-même,

Vidéo de herse étrille sur plantation de poireau

  • bineuse guidée avec dents rigides et socs en patte d’oie entre les rangs, complétée par les doigts souples de binage

vue proche des doigts souples de binage en roue de plastique jaune

pour «faire» sur la ligne de poireau elle-même

photo de la bineuse guidée au travail entre rangs et les doigts souples sur le rang

  • en alternance avec des mini-buttages.

photo du carré de poireau légèrement butté en cours de développement

En effet, amener de la terre sur le rang pour «boucher» les plantules adventices en cours de levée, et au passage suivant déranger ce même volume de terre avec les doigts de binage quitte à ce qu’elle retombe permet d’espérer limiter à très peu le temps nécessaire pour passer «fignoler» à la main.

photo d'autre binage avec les doigts souples

Car oui,  c’est bien là l’objectif : une culture sans adventices ET avec le minimum d’heures de pénibilité manuelle. Notre choix agronomique est celui de la Bio qui respecte les travailleurs.

photo des poireaux en végétation et sans adventice

Les Biaux Jardiniers peuvent faire des passages

  • soit de doigts souples,
  • soit des buttoirs d’une barre porte-outils,
  • soit des dents à soc d’une barre porte-outils
  • soit des étoiles de binage réglées selon le besoin de la culture et la présence d’adventices pour butter ou dé-butter plus ou moins fortement,
  • etc…

photo de carré de poireau butté mécaniquement et sans adventice

Auto-binages et auto-buttages

Le besoin est de devoir s’adapter quasiment chaque semaine à différentes situations ; la conséquence est donc de devoir disposer de plusieurs outils… La solution est ainsi d’investir… dans des matériels économiques, le plus souvent d’occasion ou auto-construits (du moins si on ne bénéficie pas du soutien d’une fondation suisse ou monégasque… ou bien, solution assez répandue, d’un bataillon de woofers…).

vue du résultat d'alternance binage/buttage contre les adventices sur le rang

C’est ensuite la fameuse BPO, la barre porte outils auto-construite, qui est utilisée quasi chaque semaine : pour biner et/ou butter. Tout seul.

photo de poireau plus développé et butté sans adventice sur le rang

Ce que nous appelons donc «auto-biner», ou «auto-butter»

=> Reportage détaillé en photos ICI

 

photo d'un poireau butté jusqu'au cornet

photo détaillée de quelques poireaux généreusement buttés

phoot d'ensemble du carré de poireau butté

photo automnale du carré de poireau sur fond de bocage à feuilles brunes

  • Bien sûr la barre porte outils permet «en même temps» le binage superficiel des allées.
  • => Travail complet de la planche de culture entre et sur les rangs, plus travail des allées entre les planches.
  • => Avec un seul outil. Construit à peu de frais. Donc faible investissement.
  • => Travail par une seule personne. Donc gain de temps.
  • => Donc possibilité de passage hebdomadaire.
  • => Donc culture potentiellement très propre sans aucun passage manuel d’arrachage des herbes adventices.
  • => Donc horaires de travail non esclavagistes.

Contre les parasites

Pour empêcher Phytomiza gymnostoma de pondre ses oeufs dans les poireaux, les Biaux Jardiniers installent des filets anti-insectes au moment des vols des adultes, les années où c’est nécessaire.

photo hivernale de Matthieu pemlletant pour lester le filet anti insecte

Il faut les enlever à chaque intervention mécanique, puis les re-poser… Mais attention : leur présence, puisqu’elle limite l’aération autour des plantes, a tendance à favoriser les maladies, ce qui ne simplifie pas la vie du «pov› paysan» (Bio) !

photo hivernale de poireau butté et givré

Le poireau est une culture à fort enjeu :

  • quelques parasites et maladies sont parfois agressifs,
  • l’entretien de la culture est exigeant,
  • le rendement final est relativement faible,
  • la préparation avant vente est longue,
  • le mangeur n’imagine pas plus un hiver sans poireau qu’un été sans tomate,

… pas question d’en manquer dans les paniers !!!

photo de récolte hivernale de poireau rangé en palox

Récolte

Les Biaux Jardiniers utilisent leur souleveuse (achetée d’occasion au millénaire précédent) pour récolter le poireau.

photo de poireau récolté à l'arracheuse

photo depoireau en cours de récolte sous temps gris

Ou bien une lame souleveuse montée sur la fameuse BPO, la Barre Porte Outils autoconstructible.

photo de lame souleveuse au travail avec la barre porte outils

Le passage de ces outils dérange les rongeurs… qui s’affolent… et fuient la machine… s’exposant ainsi à nos auxiliaires de lutte biologique ! Crac !

photo de notre chat swifer, grande consommatrice de rongeurs

Et c’est ainsi que la récolte de poireau s’échelonne «tous les de temps en temps» tout au long de l’hiver.

vue d'ensemble de planches de poireau arraché et rangés en tas

Selon les quantités, on peut ranger les poireaux pour le transport en palox

photo de manipulation manueklle des tas de poireau pour mise en palox

ou en remorque

photo de tas de poireau rangé sur la petite remorque

photo de la remorque avec le chargement de poireau sanglé pour le transport

Le poireau passe tout l’hiver au jardin.

photo de récolte de poireau par temps de neiege

Les intempéries qu’il rencontre participent à abîmer plus ou moins le feuillage, ce qui amène plus ou moins de travail d’épluchage après récolte. Et plus ou moins de perte de poids…

photo d'un carré de poireau population sous la neige bressane

Reprise des planches

Quand les conditions météo le permettent, le Biau Jardinier apprécie de pouvoir reprendre les planches immédiatement après récolte, en mobilisant le cultibutte auto-construit de la première génération, complété par l’outil de finition adapté aux conditions du moment : train de bêches roulantes traditionnelles de Bresse,

photo de reprise de planche au cultibutte auto-construit complété par la houe à bêches roulantes

ou double rouleau de vibro. Les bonnes conditions sont plus souvent réunies lors des premières récoltes de poireau, mais bien moins souvent au gros de l’hiver ! Au paysan de s’adapter… et de sauter sur chaque occasion qui se présente.

 

photo de reprise de planches au cultibutte

Ce travail de la planche permet d’incorporer les restes de culture, de contrarier les adventices présentes

photo de reprise au cultibutte pour incorporer les résidus végétaux

et ainsi laisser le sol en meilleure condition agronomique pour attendre le semis de la prochaine culture (légume ou engrais vert) prévue dans la rotation, (mais le plus souvent seulement quelques semaines plus tard pour cause d’hiver).

photo ensoleillée de planches travaillées grossièrement après récolte de poireau

Préparation pour vente

Épluchage, nettoyage et lavage du poireau pour la vente sont la dernière étape de la production. Chez les petits maraîchers diversifiés, çà n’est ni la moins longue ni la plus rentable…

«Plumer».

Il y a une cinquantaine d’années, dans certaines communes riches en petits maraîchers diversifiés où l’épluchage se faisant entièrement à la main, et en groupe, tous assis en cercle dans la grange, on appelait çà «plumer» les poireaux. Et quand en hiver, les nouvelles s’échangeaient en se croisant dans la rue, à la question «Alors, çà va, t’as fait quoi aujourd’hui ?» la réponse était bien souvent «On a plumé !…»

La préparation à la main du poireau est une des galères hivernales du petit maraîcher diversifié : c’est pénible et répétitif, ça dure… et même si on travaille dans un local agréable et à bonne hauteur, et bien…  c’est pénible, répétitif et ça dure !

photo du plumage des poireaux avant lavage et vente

Laveuse à poireau

Il existe bien des fabricants d’une jolie machine qui fait ce travail, plutôt vite et plutôt bien : la laveuse, outil qui comme son nom l’indique, lave le poireau, et qui, en plus et «en même temps», en coupe les extrémités et élimine les feuilles abîmées. Bien sûr pour une bonne efficacité des heures de travail et en améliorer le confort, il est facile d’investir dans l’ensemble des outils adaptés à un seul légume quand c’est la production principale. Mais, pour le maraîcher diversifié, celui qui produit une cinquantaine de légumes différents, pour passer à la réalisation des rêves pour chaque légume, le tarif devient très très vite «dissuasif».

Car la laveuse à poireau a, pour le petit maraîcher diversifié, les caractéristiques du «monstre» :

  • une longueur très «respectable»
  • un tarif neuf non moins respectable…

 

Ce qui signifie qu’il faut disposer

  • de pas mal de place dans un bâtiment pour la loger
  • de pas mal de place aussi dans une ligne de crédit bancaire pour la financer !

 

Le Biau Jardinier avait donc gardé plusieurs années présent à l’esprit ce besoin lors de sa quotidienne consultation – très matinale – des annonces de matériel d’occasion et autres possibilités du réseau de ses connaissances. Et un beau jour, par le coup de fil d’un ami qui court facilement les ventes aux enchères, le Biau Jardinier a eu 3 minutes pour décider à distance de l’achat à très bas prix d’un tel monstre… qui fut donc acquis, démonté, transporté, remonté, révisé, branché, réparé, installé, apprivoisé. Et mis en route.

Cette très longue machine est, dans la situation paysanne concrète des Biaux Jardiniers, la solution mécanique simple pour améliorer l’efficacité du travail et soulager les travailleurs. Bien sûr, le pessimiste dirait que,

  • en utilisant de l’eau (potable, comme la réglementation l’exige)
  • en consommant l’électricité (chez nous seulement en partie solaire auto-produite) nécessaire à des moteurs (bruyants) là ou la main saurait faire sans rien de plus que de la peine
  • en faisant entrer sur la ferme encore une machine – qui vient prendre la terre et leurs compétences aux paysans (dit-on)
  • en mobilisant une grande surface abritée de bâtiment bioclimatique (donc coûteuse)

 

on a tendance à aggraver par une course à «l’industrialisation productiviste» la faible rentabilité de cette culture financièrement «limite» chez nous. Si ce point de vue du pessimiste reste valable dans la sphère des belles théories morales, le paysan Biauptimiste, lui, constate que cette longue machine, plutôt simple, divise le temps de travail total à consacrer au nettoyage du poireau par 4 ou 5 : ce serait bien dommage de faire sans elle !

Les Biaux Jardiniers, premiers travailleurs concernés, ont tendance à penser que les conditions de leur travail et du revenu horaire déclaré associé justifient amplement cet «investissement» à l’aspect «industriel» (!?).

vue de l'atelier lavage sous le bâtiment

Usage de la laveuse

Pour faciliter la reprise manuelle des poireaux récoltés en palox

photo d'un palox de poireau en attente de préparation

les Biaux Jardiniers utilisent le basculeur, outil qui permet au travailleur d’être à bonne hauteur et ainsi de s’économiser des peines inutiles (et les disques intervertébraux…).

photo du basculeur de palox, petit outil électrique respecteueux de l'anatomie paysanne

Préparer les poireaux avec la laveuse, ça consiste d’abord à les ranger un à un sur le tapis, à l’entrée de la laveuse.

photo de Vivien préparant les poireaux avant mise en place sur le tapis de la laveuse

Le mouvement du tapis les achemine ensuite au centre de la machine, qui coupe les racines et l’excédent de longueur des feuilles. En tournant, les tétines épluchent les feuilles extérieures abîmées, tout ceci à l’abri de la carrosserie de la machine, dont cette partie est aussi équipée de rampes d’aspersion qui lavent les poireaux pendant qu’ils sont travaillés.

vue d'ensemble de l'équipe autour de la laveuse

À la sortie, le tapis les présente devant ceux qui les reprennent un à un, pour compléter manuellement leur nettoyage

photo de deux Biaux Jardiniers nécessaires pour la finition en sortie de laveuse

et les ranger au fur et à mesure en cagettes.

photo du rangement en cagette des poireaux épluchés lavés

Si les Biaux Jardiniers estiment certains poireaux trop vilains pour être vendus, ils les rangent sur une petite étagère face au poste de travail. Ces poireaux ci ne seront pas jetés mais mangés par les Biaux Jardiniers : ils constituent donc ce que nous appelons «le cordonnier» (puisque ce sont eux les plus mal chaussés ! dit la tradition…) Bref, l’art de faire bonne soupe ou bonne tarte avec des poireaux trop tordus.

photo des poireaux de rebut mis de côté lors de la finition

Si la «chaîne» avance plus vite que les «éplucheurs» et que de temps en temps un poireau «continue sa route» jusqu’au bout, au lieu de tomber au sol, il finit son périple sur une étagère, où les mains secourables d’une autre personne viennent s’occuper de lui fignoler sa séance de remise en forme esthétique.

photo de l'étagère qui garde les poireaux qui n'ont pas été fignolés

Et ainsi de suite jusqu’à ce que la récolte du moment soit entièrement préparée.

photo des 4 personnes mi nimum nécessaires au lavage du poireau avec la machine

Pour vérifier qu’ils disposent de la quantité prévue de poireau pour faire leurs paniers il y a bien évidemment besoin de peser ce qu’il reste de poireau après tout ce travail. Aussi, pour éviter de manipuler manuellement chaque caisse comme pour éviter les approximations hasardeuses, le Biau Jardinier a investi dans un petit transpalette peseur, qui affiche le résultat total, dont il suffit de retrancher le total des tares, chiffre connu avec précision car l’industrie du plastique est un genre de science exacte 🙂

photo de Vivien vérifiant le poids de poireau en pesant la palette complète sans autre manutention

Tout cela à l’abri hors gel dans le bon bâtiment bioclimatique chauffé 100% aux énergies renouvelables, dans une station debout correcte, avec un éclairage agréable, voire la sono de son choix… que de privilèges ! Les Biaux Jardiniers apprécient donc beaucoup cette laveuse, et surtout les agréables conséquences de cet abordable investissement encombrant sur leur qualité de vie au travail !

* * * * *

Découvrir les légumes de saison

Diversité et saisonnalité, c’est possible ! Le climat tempéré bressan et les savoirs-faire paysans proposent une gamme variée de légumes certifiés chaque mois. Toute l’année !

S'abonner
à la lettre d'info

Pour découvrir la ferme et vous abonner à nos paniers :

Biaujardindegrannod.fr

Pour ne rien manquer de nos actualités, inscrivez-vous pour recevoir notre newsletter :