Rencontrer les conditions de vie répondant à leurs besoins physiologiques permet aux végétaux de se développer harmonieusement donc de mieux résister aux agressions des maladies, parasites, aléas climatiques, etc… Pour les aider à résister à la sècheresse, et avant l’arrosage, la manière Bio de pratiquer des Biaux Jardiniers est, comme sur les autres sujets :
D’abord la prévention.
Développer les racines en profondeur…
donc assainir au printemps
Pour éviter les asphyxies racinaires par excès d’eau dans les terres en début de saison , nous avons drainé nos parcelles en légumes sans bouleversements des couches de sol avec un sous-soleur,
et en préservant l’alimentation de la nappe.
Les racines se développent bien mieux en profondeur !
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Engrais verts pluriannuels
Pour ameublir l’horizon exploré par les racines des légumes et fissurer naturellement le sol en profondeur tout en évitant l’intervention de gros matériels, notre pratique de maraîchage EXtensif nous permet d’inclure dans notre rotation des cultures systématiques d’engrais verts pluriannuels à enracinement très profond, diversifiés, et riches en luzerne, qui fissurent biologiquement le sol.
C’est le végétal qui travaille le sol, uniquement à l’énergie solaire !
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Planches permanentes
Pour éviter les tassements préjudiciables au développement des cultures, nous ne roulons JAMAIS en tracteur SUR la terre où pousseront nos légumes, qui, ainsi, reste souple. C’est le système « planches permanentes » dans lequel nous nous sommes lancés avec engagement et passion au tout début des années 2000
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Outils à dents
Pour éviter de créer des obstacles au développement harmonieux des racines [1]les « fameuses » semelles de labour ou lissages de rotovator, nous utilisons pour préparer nos planches de culture principalement des outils à dents, au détriment des outils rotatifs [2]qui ont la faveur des adeptes du micro-maraîchage intensif sur petite surface aux risques de lissage [3]donc obstacle au passage des racines associés.
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Préserver l’humidité du sol…
Par des haies bocagères
… sur l’ensemble la ferme comme autour du jardin par les haies bocagères diversifiées de feuillus en mélange. Leurs ramifications limitent l’érosion éolienne et l’évaporation de la zone qu’elles protègent, leurs racines profondes « remontent » l’eau et les nutriments, participent à l’infiltration des pluies, etc… Les Biaux Jardiniers entretiennent le bocage qui était encore présent [4]bien que la politique agricole des années 1960/1990 ait – à très grands frais pour le milieu et les budgets publics – « formé » les esprits à la destruction systématique de ce … Continue reading sur la ferme à leur arrivée et ont replanté plusieurs milliers d’arbres ensuite [5]avec parfois subventions régionales et plutôt sans… .
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Par des binages systématiques
Parce que nous savons tous que « Un binage vaut deux arrosages » nous avons investi dans une gamme d’outils qui nous permettent de biner rapidement, en confort, et très régulièrement nos cultures . Ainsi, en Bio, notre refus conscient des désherbants chimiques permet – en plus de participer à la préservation de la qualité des eaux – de diminuer l’évaporation du sol.
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Par du paillage
Nous utilisons du paillage biodégradable sur certaines cultures particulièrement sensibles aux projections de terre par les gouttes d’eau, ou pour limiter certaines maladies. Cette couverture de sol diminue les besoins en eau. Et nous binons superficiellement les allées permanentes.
Raisonner l’arrosage
Lorsque après plus de 15 ans de maraîchage Bio à Cercot (commune de Moroges) nous avions décidé d’abandonner notre première ferme, nous avions limité nos recherches aux secteurs où la disponibilité en eau d’irrigation était établie.
Un circuit professionnel
Commune du Louhannais et bassin historique de production maraîchère, Sornay dispose d’un circuit d’irrigation créé dans les années 1960 par les nombreux professionnels de l’époque. Cela a été un argument décisif dans notre choix de ce lieu en 1995 pour s’y ré-installer. Le circuit est géré par une Association Syndicale Agréée (ASA).
Après 60 ans de bons et loyaux services, le circuit, vieillissant, est victime d’incidents parfois coûteux. Le Biau Jardinier, président de l’ASA, est investi avec les autres administrateurs pour participer à la réparation des pannes sans délai,
comme pour porter la nécessité de son entretien auprès des collectivités politiques qui se proclament soucieuses d’approvisionnement local pour leur restauration collective.
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Observer pour économiser la ressource
- En attendant l’acquisition d’une installation météo plus performante utilisée dans un cadre de groupe d’agriculteurs, les Biaux Jardiniers observent évidemment les quantités de cet arrosage gratuit que fournissent les cieux, selon les prévisions météo… ou pas.
- Et surtout, au lieu de nous contenter du vague coup d’œil ou du rapide gratouillage en surface pour décider d’un arrosage, nous allons y voir de très près pour décider si oui ou non, combien, et comment… nous devons arroser. Alors nous prélevons pour observation des « carottes » de terre dans nos planches, en plusieurs points de toute la culture, sur la profondeur de sol explorée par les racines de nos légumes.
Nous utilisons de petites gouges en tube métallique d’environ 20 millimètres de diamètre, dont la partie travaillante est un demi tube. Certaines sont courtes, faciles à transporter avec soi quand « on fait le tour », surtout si on veut aussi noter des choses. Elles ont l’avantage de ne pas gêner et en saison, nous en laissons une en permanence sur le tracteur.
D’autres sont longues : pas besoin de se baisser ! Mais çà n’est pas pratique à avoir toujours sous la main, alors on peut en laisser une sous un tunnel.
La gouge est « une petite bricole » indispensable pour l’arrosage, mais qui permet aussi de « sentir » beaucoup de choses en terre, qui ne se voient pas totalement « de dessus » : structure, régularité, dureté, etc.. du profil, présence ou non de racines que l’on « entend » coupées par la gouge, etc… Plus rapide et moins « intrusif » que la bêche, ce petit outil permet d’aller y voir facilement, donc bien souvent.
Arroseurs à bas débit.
Le principe de fonctionnement du goutte à goutte consiste, non pas à arroser de temps en temps une culture, mais, à l’aide de plusieurs gaines réparties sur toute la surface de la planche, à y maintenir l’ensemble d’un volume de terre à un degré d’humidité homogène adapté à la culture et à son stade de développement. Cela est possible,
- en général avec de nombreuses gaines (chez nous quatre voire cinq par planche) pour homogénéiser et développer harmonieusement le système racinaire,
- dans nos sols avec des goutteurs à bas débit (chez nous seulement un litre par heure) pour éviter de créer des « puits à érosion »
- pour des durées brèves (chez nous quelques minutes seulement) dans le but de ne pas lessiver mais de laisser à l’eau le temps de diffuser
- en fractionnant beaucoup les apports, donc en démarrages nombreux et de courte durée (chez nous fréquemment huit fois par 24 heures) pour ne pas nécroser les racines en entretenant le bulde d’humidité. Une programmation fine, c’est à dire individualisée par plantations, et ajustable au fil de la saison est donc incontournable.
À moins d’utiliser des gaines jetables 🙁 installées mécaniquement, puis arrachées de même et jetées en même temps que les restes de la culture, cette technique d’arrosage est très couteuse en déchets, en financement, en manipulation manuelle [6]déroulage-mise en place puis enroulage-rangement par des travailleurs qui méritent salaire !! des gaines, dont il faut acheter et manipuler (deux fois par culture) plusieurs kilomètres… pour chaque carré du jardin !
Notre installation d’arrosage par aspersion aussi est en système bas débit car apporter l’eau assez lentement, c’est à dire en quantité relativement faible sur un temps d’arrosage relativement long, avec des gouttes petites, permet de ne pas saturer la terre, et au complexe terre/légume de mieux la valoriser, sans perte [7]et donc sans lessivage. De plus, cela limite grandement le tassement superficiel qu’apporteraient des grosses gouttes, ce qui est déterminant pour le fonctionnement biologique du sol et des systèmes racinaires.
En plein champ, notre matériel d’aspersion est composé de tubes emboitables
dont par économie nous gardons le montage de divers éléments à notre charge, ce que nous faisons à l’abri, « à temps perdu » (encore que…).
Nous utilisons différents modèles de cannes d’arrosage,
ainsi que d’asperseurs bas débit, choisis selon la culture.
Sous abri aussi notre installation utilise des asperseurs à bas débit qui nous permettent, sans installation spécifique supplémentaire couteuse, de faire ce qui ressemble à peu près à de rapides petits bassinages pour limiter la pression de quelques ravageurs.
Installation programmable.
Sous tunnel comme en plein champ, toute notre installation d’arrosage est programmable. Avec une petite console étanche, nous choisissons l’arrosage décidé pour chaque carré, voire chaque demi-carré : jour, heure début, heure fin, etc, etc… Ce matériel facilite la systématisation de l’arrosage nocturne, qui économise les pertes par évaporation.
Les avantages complémentaires sont multiples :
- plus la peine de « traverser tout le jardin » pour démarrer ou arrêter un arrosage,
- l’objet machine-programmation… n’oublie jamais d’éteindre,
- et ainsi, il devient même possible au paysan-maraîcher de « faire ses nuits » en période de restriction d’horaires d’arrosage !!!
Pour mieux cerner sur le long terme la météo de notre petit coin de Bresse, nous confde mettre en oeuvre un ensemble derontons le résultat de nos observations aux données météo, infos irrigation et EvapoTranspirationPotentielle des bulletins réguliers que nos techniciens nous transmettent.
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Notre série autour des « histoire d’eau » intitulée
Drainage et arrosage sont deux des mamelles du maraîchage
est disponible pour l’instant dans ses 2 saisons :
saison 1 Drainer, c’est Bio ? Drainer pour une meilleure vie dans le sol.
saison 2 Stop la maltraitance végétale : un arrosage économe est possible !
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↑1 | les « fameuses » semelles de labour ou lissages de rotovator |
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↑2 | qui ont la faveur des adeptes du micro-maraîchage intensif sur petite surface |
↑3 | donc obstacle au passage des racines |
↑4 | bien que la politique agricole des années 1960/1990 ait – à très grands frais pour le milieu et les budgets publics – « formé » les esprits à la destruction systématique de ce milieu complexe, riche et indispensable à la Vie |
↑5 | avec parfois subventions régionales et plutôt sans… |
↑6 | déroulage-mise en place puis enroulage-rangement par des travailleurs qui méritent salaire !! |
↑7 | et donc sans lessivage |